Google a effectué une importante mise à jour de son plugin AMP pour WordPress en passant en version 2.0. Oubliez en partie le passé car cette nouvelle version apporte tout un lot de nouveautés, notamment pour prendre mieux en compte l'expérience utilisateur et les critères de Core Web Vitals, et pour ajouter des fonctionnalités intéressantes.
Le format AMP a beau être quelque peu en souffrance avec un intérêt de moins en moins fort de la part des webmasters, Google s'efforce de le renouveler et de l'améliorer. Avec la mise à jour du plugin AMP pour WordPress, cela devrait faciliter la tâche de pléthores de webmasters, et ainsi leur permettre de proposer une version AMP de leur site, aussi bridée et limitée soit-elle. Rappelons qu'une très bonne optimisation du chargement des pages et de l'UX (Pagespeed + Core Web Vitals) peut amplement suffire pour votre site, sans le dénaturer et sans avoir à apprendre l'AMP HTML (ou à subir les choix malgré tout bridés d'un plugin clé en main).
Depuis le temps que j'écris des articles sur ce sujet, vous connaissez mon attachement à ce format, qui s'est peu-à-peu transformé en une forme de raz-le-bol, ce qui me fait perdre un peu d'objectivité, j'en conviens. Le fait est que Google a pondu un AMP HTML à sa sauce qui implique moult adaptations pour les webmasters, pour un usage pourtant limité par les utilisateurs. Je ne remets pas du tout en cause les performances d'AMP qui sont très intéressantes (au même titre que les pages Turbo de Yandex), mais le rapport gain/coût de mise en oeuvre (pour obtenir un résultat intéressant) est clairement en défaveur du format. Et comme Google s'amuse à retirer les quelques exclusivités qu'avaient les pages AMP dans son moteur de recherche, cela retire encore davantage d'intérêt à passer du temps sur ce format.
Tout d'abord, le plugin permet de choisir le type de thème (template) à utiliser. Il existe 3 formats pour cela, en fonction du degré de comptabilité du thème avec le format AMP. Si tout est OK et que le thème peut être transposé en AMP (très rare que tout soit parfait...), alors il faut choisir "Standard". Sinon, une version intermédiaire existe avec "Transitional", voire une version uniquement de lecture (un template tout fait pour l'occasion, sans rapport avec le thème de votre site) si votre thème est clairement incompatible avec le format (trop de JS, des efforts spécifiques, etc.). Dans l'éditeur (Gutenberg tout du moins), il est également possible de choisir si une page ou un article doit utiliser la variante en AMP.
La mise à jour permet aussi de choisir les types de modèles pour lesquels il faudrait appliquer le format AMP. De fait, vous pouvez choisir les articles (tout l'intérêt est là) mais aussi d'autres Custom Post Types par exemple, selon votre bon vouloir. C'est plutôt pratique et cela évite d'appliquer de l'AMP sur des contenus qui n'en ont aucunement l'utilité.
Le plugin a également ajouté un validateur de pages AMP directement dans WordPress, soit via l'éditeur, soit dans l'Admin Bar pour les webmasters. Vous pouvez retrouver également la liste des URL validées (ou à valider) directement dans le sous-menu du plugin. Un équivalent existe aussi pour retracer les erreurs, notamment en termes de CSS (propriétés interdites en AMP, etc.) ou de Javascript (scripts invalides, etc.).
L'excellente nouvelle vient de la gestion des plugins pour AMP. En effet, certaines extensions de WordPress posent de gros problèmes pour valider les pages AMP, sans forcément être utile dans le thème des pages pour mobiles. Par conséquent, il est possible d'activer ou désactiver des plugins uniquement pour AMP. Ainsi, une extension peut se retrouver active dans la version normale et désactivée pour la version AMP, évitant ainsi des problèmes de compatibilité et de validation des pages (pour rappel, il faut que les pages soient 100% valides pour que Google les affiche dans le moteur de recherche...).
AMP agit également sur le CSS de votre site, car il limite en théorie le poids à 75 Ko maximum pour ce format. Or, dans beaucoup de thèmes, le CSS est plus lourd au total et le plugin tente alors de supprimer ce qui est superflu. En règle générale cela fonctionne plutôt bien, mais ne soyez pas surpris s'il faut convenir à quelques ajustements manuels... Dans la barre d'administration, on peut d'ailleurs observer le taux d'usage du CSS, etc. Enfin, sachez qu'il est possible de masquer les erreurs ou validations pour les sites qui ne voudraient pas s'en soucier (ou pour les clients qui ont peur dès qu'ils voient une notification en rouge ^^), mais cela a un intérêt plus limité.
Quoi qu'il en soit, le plugin AMP pour WordPress de Google commence à prendre enfin la mesure du format. Il lui a fallu plusieurs années pour comprendre qu'il fallait s'adapter au thème, et non l'inverse. Le chemin est encore long mais une très grosse étape a été franchie. Est-ce trop tard ? Seul l'avenir nous le dira... ;-)