Google Pagespeed fusionne avec Lighthouse et se métamorphose

Mathieu Chartier Référencement 0 commentaire

Google vient d'annoncer une mise à jour de Google Pagespeed (et son outil Pagespeed Insights) à partir des données de Lighthouse, la nouvelle technologie utilisée pour analyser la vitesse de chargement dans Google Chrome notamment. Google tente de mieux encadrer les différents outils qu'il propose pour l'analyse de la vitesse de chargement des pages et le calcul du Pagespeed Score.

Google veut lutter contre les confusions entre les différentes métriques, tout simplement parce que chaque outil utilise des algorithmes et données différentes qui peuvent induire en erreur. Pour ne citer qu'un exemple simple, il suffit de mener un audit de performances avec Google Chrome (basé sur Lighthouse) et avec l'historique Google Pagespeed ou encore Webpagetest pour obtenir trois vitesses différentes et de données diverses pour les mêmes critères. Reconnaissons qu'il devient difficile de dissocier le vrai du faux dans tout cela. En soi, il n'est pas utile d'être à la milliseconde près dans l'analyse de la vitesse, cela ne changera pas les optimisations à mettre en oeuvre. Mais avec des données plus homogènes et plus précises, nous aurons moins peur de mal faire...

Mise à jour des critères et valeurs de Google Pagespeed

Google Pagespeed n'a pas seulement changé sur le plan physique et sur l'analyse des données, son exigence aussi a évolué. En effet, il fallait obtenir de 80 à 100 pour être dans le "vert" et bien considéré. Désormais, il faut atteindre la note minimale de 90/100 pour être dans les clous. Une note entre 50/100 et 89/100 n'est que moyenne, tandis que la vitesse est considérée comme mauvaise sous les 50/100.

Sur le plan des critères d'analyse, c'est un énorme bouleversement également car de nombreux facteurs historiques ont changé d'appellation ou tout bonnement disparu de l'outil, au grand dam des habitués. De nouveaux facteurs apparaissent par la même occasion, basé sur l'analyse de Lighthouse. Nous pouvons citer par exemple des critères comme "Différer le chargement des images hors écran" (pour inciter à mettre en oeuvre du lazy loading), "précharger les demandes clés" (pour inciter à utiliser des <link rel="preload"/>), ou encore "Diffuser des images aux formats nouvelles générations" (pour orienter vers le Jpeg 2000 ou le webp notamment, bien qu'ils ne soient pas compatibles partout...).

Il ne s'agit donc pas d'une simple mise à jour cosmétique, mais bel et bien d'une remise à niveau de Google Pagespeed Insights et du Pagespeed Score par la même occasion. Si comme moi vous aviez mené de nombreux efforts pour booster la vitesse de votre site web, nul doute que votre note en a pris un coup. Pour ne citer qu'un exemple, la page que j'ai affichée en capture (en bas de l'article) dans cet article obtenait 99/100 sur ordinateur avec Pagespeed Insights, elle est désormais à 95/100 sans changement. Il va donc falloir remettre encore un coup pour booster le Pagespeed score, même si les pertes peuvent être faibles comme ici. N'oublions pas que l'outil permet de comparer la vitesse sur mobile et sur ordinateur, et que c'est clairement la vitesse mobile qui impacte le classement à ce jour (et là, ma page est à 85/100, honte à moi ! ^^).

Dites au revoir aux données optimisées en ZIP...

Google Pagespeed Insights était parfois imprécis dans l'approche des critères. Ses intitulés voire ses explications n'étaient pas toujours compréhensibles pour le commun des mortels. Nous pouvons citer l'exemple des scripts bloquants au-dessus de la ligne de flottaison, souvent mal compris. Ce critère visait les éléments (CSS et Javascript) qui bloquait la lecture du DOM (structure HTML de la page pour faire simple) lors du chargement (chaque CSS ou Javascript doit être lu quand il est vu dans le code, ce qui ralentit le chargement de l'architecture générale de la page, la priorité à charger).

Dans un second temps, nous remarquons que les facteurs de ralentissement des pages sont généralement les images ou les scripts, multipliant le poids et le nombre de requêtes de chargement. Avant, l'outil permettait d'obtenir un ZIP des images et scripts compressés, tout en bas de la page. Avec la mise à jour via les données de Lighthouse, c'est désormais terminé et il faudra donc compresser les fichiers de son propre chef, soit avec des extensions comme sur WordPress (comme Way2enjoy, Smush.it, etc.), soit avec des logiciels (comme l'excellent FileOptimizer, Caesium, ImageOptim, etc.), soit directement avec les algorithmes de compression et des directives dans des terminaux Windows, Linux ou Mac (comme pingo, jpegtran, guetzli, etc.). Il est loin le temps de la facilité... ;-)

Mise à jour du nouveau Google Pagespeed Insights avec les données de Lighthouse

Conclusion

Cette mise à jour de l'outil Google Pagespeed Insights avec les données de Lighthouse est plutôt une bonne nouvelle, malgré l'énorme mutation des informations affichées. Il ne fait pas de mal d'avoir plus d'homogénéité et de se rendre compte comment Google analyse la vitesse de chargement des pages et la note du Pagespeed Score attribuée selon le support (mobile ou ordinateur). C'est un peu déroutant au début mais à terme, les intitulés et informations seront plus en adéquation avec la réalité.

Ce que ne dit pas Google, c'est qu'il faut effectuer des efforts considérables pour respecter ses attentes, à savoir une vitesse de chargement inférieure à 3 secondes pour le premier écran visible (au-dessus de la ligne de flottaison) en 3G Regular sur mobile. Même avec un Pagespeed score à 90/100 sur mobile avec les nouvelles optimisations crédibles proposées, rien ne dit que vous serez dans les clous, la faute à un Javascript de plus en plus présent (et souvent lent pour les robots, etc.). Toutefois, rassurez-vous car il n'a jamais été nécessaire d'obtenir 100/100, mais être dans le vert peut faire la différence en revanche...