Le marché de l'e-commerce ne cesse de s'étendre depuis ces dernières années, et l'année 2016 marque encore son empreinte avec des chiffres prometteurs. Selon l'Observatoire des usages Internet de Médiamétrie, près de 4 internautes sur 5 (78,4%) ont effectué des achats en ligne au cours du troisième trimestre 2016 (de juillet à septembre). Mieux, ce sont 593000 acheteurs potentiels supplémentaires qu'à la même période en 2015, portant ainsi le nombre de clients en ligne à plus de 35 millions. L'e-commerce a donc de très beaux jours devant lui...
Ce qui est intéressant dans l'étude de Médiamétrie, c'est de savoir quels canaux servent les boutiques en ligne. Une chose est sûre, si les mobinautes français ont mis du temps à se réveiller, ils sont désormais bien présents sur le marché et offrent même à certains sites e-commerce une dominante de l'achat mobile sur l'achat par ordinateur, comme le confirme Bertrand Krug, directeur adjoint de Médiamétrie/NetRatings :
Le smartphone est un canal qui confirme sa puissance pour le e-commerce comme en attestent les audiences du Top Mobile. Certaines enseignes attirent même au quotidien plus de mobinautes que de visiteurs uniques se connectant via leur ordinateur.
Dans les faits, ces chiffres se basent essentiellement sur la consultation des sites, et non sur les achats effectués par ces internautes et mobinautes. Des tendances se dégagent nettement, notamment l'essor de l'usage des mobiles pour visiter des boutiques en ligne.Toutefois, les chiffres montrent encore un avantage certain de la consultation via ordinateur sur la moyenne des sites visités. Par exemple, Cdiscount compte deux fois plus de visiteurs uniques mensuels sur ordinateur que sur mobile, etc.
De même, il est important d'essayer de comprendre pourquoi la multiplication des supports est si présente. L'e-commerce profite en effet des plusieurs facteurs qui entraînent plus d'achats en ligne, dont voici quelques exemples :
- Mutation sociétale : les achats en ligne sont devenus plus simples à réalisés, plus sécurisés, plus rassurants, plus diversifiés (...), les acheteurs hésitent donc moins à tenter l'aventure.
- Progression du store-to-web : de plus en plus de personnes visitent les boutiques physiques comme des catalogues en 3D, puis effectuent leurs achats en ligne en comparant les prix, etc.
- Essor du cross canal : des prospections sont faites sur mobile ou ordinateur puis l'achat est effectué sur un des canaux à disposition de l'acheteur.
- Protection juridique : n'en déplaise à certains, un acheteur en ligne est globalement mieux protégé qu'un acheteur "physique". Certains acheteurs n'hésitent plus à privilégier l'achat en ligne pour limiter la casse en cas de problème, contrairement à ce que le contact humain pourrait faire croire (l'argument de la garantie à proximité de chez soi étant dépassé par exemple).
Si les "bricks and mortars" ont fait leur temps, il semblerait que les boutiques en ligne ("pure players") profitent de l'élan du web pour convertir de plus en plus d'acheteurs à passer le cap. Paradoxalement, de plus en plus de sites e-commerce reconnus s'implantent physiquement dans le paysage, comme Materiel.net et tant d'autres. Cela montre l'intérêt d'offrir un cross canal à tout point de vue, aussi bien physique que digital (notamment grâce au déploiement du web-to-store). En bref, le monde du commerce mute, et ce n'est pas prêt de s'arrêter... ;-)