La vitesse de chargement des pages, ou plutôt le Page Speed Score comme l'évoque souvent Google, est un facteur qui était uniquement utilisé pour le classement des sites sur ordinateur depuis le 9 avril 2010. En toute logique, ce critère vient enfin s'imposer dans l'algorithme de ranking de Google mobile, et vient accompagner les critères d'ergonomie mobile (ou de "compatibilité mobile" comme Google l'appelait à l'origine). Tout cela a été confirmé sur le blog officiel pour webmaster de Google le 17 janvier 2018, en prévision de l'index Mobile First qui devrait être finalisé en 2018. Le mobile comptait déjà, mais maintenant, on risque de ressentir quelques mouvements (selon l'importance du critère).
Dès juillet 2018, Google va intégrer la vitesse des pages mobiles dans son algorithme de classement (une note attribuée aux performances des pages en réalité). Rien ne dit pourquoi Google attend juillet pour intégrer ce facteur, mais cela est peut-être un indice pour indiquer une annonce officielle autour de l'index Mobile First. Nous verrons bien sur le moment, personne n'est madame Irma... :-)
Google explique que le critère ne touchera pas l'ensemble des pages web dans un premier temps, ni même l'ensemble des requêtes (Google parle d'un petit pourcentage des requêtes, mais c'est assez flou). La "Page speed update" (de son vrai nom) va affecter essentiellement les pages les plus lentes. Google précise d'ailleurs que l'intention de recherche et la pertinence des pages restent plus importantes, donc si une page est lente mais qu'elle propose vraiment un contenu de qualité, elle pourra tout de même ressortir dans les classements. Encore heureux, car le Page Speed Score n'est pas LE critère mais un critère, il a surtout une importance en termes d'expérience utilisateur (UX) et de confort de navigation comme nous le verrons plus bas...
En réalité, que donnent les benchmarks de vitesse ?
Comme souvent, Google s'appuie sur des études pour justifier l'intérêt de ses critères de classement. Par exemple, une étude publiée sur ThinkWithGoogle de février 2017 tentait de démontrer que le temps de chargement moyen sur mobile est de 22 secondes (temps total, pas seulement le DOM), tous types de sites confondus. Pire, 53% des interrogés reconnaissent quitter facilement une page qui met plus de 3 secondes à se charger sur mobile. S'il est difficile voire quasi impossible de charger une page complète en trois secondes (Google parle ici de DCL pour Dom Content Loaded), il est largement possible de charger la structure complète du site pour faire débuter la navigation et la lecture (Google parle dans ce cas de FMP pour First Meaningful Paint). Je conseille aux moins avertis d'entre vous d'aller lire mon article sur PageSpeed Insights et les données prises en compte par Google dans son système de notation. N'oublions pas que la vitesse moyenne de connexion mobile dans le monde est de la 3G standard, mais trop de pages pèsent plus de 1 Mo et ralentissent donc le téléchargement des ressources (Google compte 7 secondes de chargement pour 1,49 Mo en 3G rapide, c'est dire...).
Google possède une très bonne documentation au sujet de la vitesse de chargement des pages et pour les développeurs aguerris. Vous pouvez également utiliser les outils PageSpeed Insights ou même Lighthouse dans les outils de développement de Google Chrome pour visualiser les défauts potentiels de vos pages web. Je reviens énormément sur ce point dans mon livre Techniques de référencement web : audit et suivi SEO publié en mars/avril 2018, je fournis de nombreuses méthodes pour booster les sites comme je les ai appliqué à mon propre site Internet-Formation. Tout n'est pas parfait, mais je peux vraiment vous affirmer que mon site a fait un bond positif en matière de vitesse de chargement, c'est assez impressionnant.
Voici les résultats de certaines études sur lesquelles s'appuient Google si vous voulez en savoir davantage sur l'impact de la vitesse de chargement...
Et ici, voici la vitesse moyenne de chargement des pages par type de sites. Comme il n'y avait pas de résultats pour la France, j'ai pris les scores des Etats-Unis, mais rassurez-vous, on ne ferait pas beaucoup mieux. Les tests ont été effectués en 3G rapide ici, donc sur une vitesse un peu supérieure à celles des mobiles dans le monde.