Le transfert vers l’index Mobile First peut rencontrer des problèmes…

Mathieu Chartier SEO 2 commentaires

Google et son index Mobile-First en SEO

Google a publié un communiqué en français lundi 21 janvier 2019 pour annoncer une avancée importante dans l'indexation mobile. Plus de 50% des sites web dans le monde ont migré vers l'index Mobile First (MFI). L'intégration se fait donc étape par étape comme prévu à l'origine, mais Google se retrouve confronter à certains soucis pour le transfert de certains sites web dans l'index mobile. J'avais déjà traité cette information fin décembre 2018 mais après une discussion sur Twitter avec Vincent Courson, il semble utile de refaire un point sur la situation et les problèmes rencontrés par Google pour le transfert de certains sites web.

Avant de s'inquiéter d'un quelconque problème d'intégration de votre site dans l'index Mobile First, le plus simple est déjà de vérifier si votre site a basculé dans cette nouvelle "base de données". Il suffit de vous connecter à la Google Search Console et de vérifier si vous aviez reçu un message vous indiquant un transfert vers le MFI. Si tel n'est pas le cas, le plus simple est de procéder à un test d'URL avec l'outil d'inspection d'URL. Normalement, vous devriez pouvoir observer que le site a été crawlé avec "GoogleBot pour smartphone", ce qui indique une présence dans l'index Mobile First.

Quels sont les risques si nous ne faisons pas tout bien ?

En revanche, si votre site n'est pas encore indexé de la sorte, vérifiez bien en amont que ce dernier ne contient pas d'erreurs ou de freins rédhibitoires pour ce transfert si important. Voici le fil de la discussion Twitter que plusieurs SEO et moi-même avons eu avec Vincent Courson de Google. Voici les deux freins principaux qui dérangent voire peuvent devenir contraignants à l'indexation Mobile First :

  1. Le manque de données structurées dans la version mobile du site. Si vous avez intégré des données structurées dans votre site web en version ordinateur, veillez à ne pas les masquer ou supprimer dans la version mobile. En effet, en cas d'indexation Mobile First, ce sont uniquement les données mobiles qui comptent, et donc les données structurées de la version responsive de votre site web. Ce n'est pas encore le point qui "fâche" le plus Google, le suivant peut être plus inquiétant...
  2. L'attribut "alt" des images (et non la balise "alt" comme je le lis souvent...) permet de proposer un texte alternatif en cas de problème de chargement des images, ou même lorsque l'image n'est pas totalement chargée. De nombreux sites omettent d'en intégrer pour leurs images, et c'est bien dommage pour plusieurs raisons :
    • Les mots-clés de l'attribut "alt" ont un peu de poids pour le positionnement des pages, c'est l'un des critères de contenu de Google. Même Vincent Courson a cité sur Twitter "Ça reste un des critères qui peuvent compter. ;)".
    • L'attribut "alt" et son texte alternatif sont à la base conçus pour l'accessibilité des sites web. Ils permettent notamment aux non-voyants et malvoyants d'être lus par les systèmes d'audio-description lorsqu'ils parcourent des pages.
    • L'attribut "alt" est obligatoire dans les règles édictées par le W3C. Ne pas ajouter de texte alternatif constitue une faute depuis la sortie d'HTML 4 en 1998 (avant c'était optionnel). Certes, cela vous fait sûrement une belle jambe, mais faire du bon travail peut parfois faire plaisir... :-)

Pour résumer, ces deux freins sont pour l'instant relativement bloquants pour Google. Comme l'a dit Olivier Andrieu d'Abondance.com à juste titre lors de nos échanges sur Twitter, Google a bien précisé à l'origine que "si le site n'est pas aussi bien optimisé en mobile qu'en desktop, on ne le verse pas dans le MFI". En d'autres termes, si vous n'avez pas les mêmes contenus dans les versions ordinateur et mobile, vous risquez de patienter avant un passage forcé (et non sans conséquence) dans l'index Mobile First. Vincent Courson nous a précisé que les deux facteurs majeurs rencontrés jusqu'à présent étaient le manque de données structurées et de "alt" dans les versions mobiles, mais d'autres cas peuvent aussi poser problème.

Deux informations sont à retenir essentiellement :

  1. Actuellement, si votre version mobile ne possèdent pas d'attributs "alt", elle risque de ne pas être basculée d'office dans l'index Mobile First. Ici, nous sommes clairement sur un facteur bloquant et un frein majeur au transfert. Certes, ce n'est pas le point le plus sensible d'un site, mais intégrez les "alt" pour être totalement tranquilles... Quant Olivier Andrieu a demandé à Vincent Courson si le manque de "alt" pouvait empêcher le passage dans le MFI, la réponse du googler ne s'est pas fait attendre : "Pour l'instant, en gros, oui. Mais au bout d'un moment, on fera le passage quand même... Avec sans doute quelques effets de bord."
  2. Si votre site mobile s'efforce de ne pas mettre d'attribut "alt" à terme, il risque donc d'y avoir des "effets de bord" (pour reprendre les termes du googler français) voire des déclassements dans Google Images (car le "alt" compte beaucoup pour Google Images).

Soyez donc vigilant et proposez les mêmes contenus pour mobile et desktop, et donc le même "code source" pour être plus précis. Google va forcer le passage des sites restants dans l'index Mobile First, et si tous les critères de ranking ne sont pas réunis, il risque d'y avoir des mouvements inattendus et non souhaités par la firme dans les SERP. Désormais, nous sommes prévenus... ;-)

2 commentaires

  • Julie dit :

    Je me permets de réagir à la phrase suivante : « L'attribut "alt" est obligatoire dans les règles édictées par le W3C. Ne pas ajouter de texte alternatif constitue une faute depuis la sortie d'HTML 4 en 1998 ».

    La présence de l'attribut alt est obligatoire sur les balises <img> (si on ne le met pas, les personnes utilisant un lecteur d'écran vont entendre le chemin de l'image ; ce qui est assez déconcertant et problématique). Cependant, l'attribut alt peut tout à fait être vide : alt="".

    En effet, justement pour des raisons d'accessibilité, il est recommandé d'avoir une alternative textuelle vide sur les images de décoration, les images qui n'importent aucune information complémentaire. Ainsi, les lecteurs d'écran ignorent tout simplement l'image.

    J'ai écrit quelques mots par ici à ce sujet si cela vous intéresse : https://www.lelutinduweb.fr/alternatives-textuelles-attribut-alt/

    Bien sûr, peu importe que ce soit la version mobile ou ordinateur du site, il convient de respecter les mêmes règles.

    Dans l'article de Google, ils ne font pas la distinction entre un attribut alt vide et une absence d'attribut alt. Par conséquent, j'ai un peu de mal à comprendre ce qu'ils pénalisent. J'ose espérer que c'est l'absence de l'attribut alt ainsi que la différence entre les deux versions du site (ordinateur et mobile).

    • Bonjour,
      Je suis entièrement d'accord avec vous et je m'excuse de ne pas être allé dans la précision ultime autour de l'attribut "alt" (ce n'est pas la première fois que je l'évoque depuis la création de ce blog en 2009). Ce qui est "interdit" pour le W3C, c'est de ne pas mettre de "alt" du tout, pas forcément de le laisser vide. D'ailleurs, il en va de même pour l'attribut "src" qui peut être vide mais doit être présent, c'est ainsi que nous faisons du lazy loading notamment.
      Dans le cas de Google, c'est essentiellement le fait de ne pas mettre de "alt" et de ne pas avoir le même contenu entre la version ordinateur et mobile qui pose problème (un "alt" sur ordinateur et pas de "alt" sur mobile par exemple).
      Si je prends le cas de WordPress par exemple, énormément d'extensions de slider ou de galeries photos n'ajoutent pas de texte alternative du tout, donc rien que les sites qui utilisent ces plugins sont concernés par les consignes de Google. Si vous en avez des vides, tout va bien (même si cela n'est recommandé que pour les images de décoration comme vous l'avez suggéré à juste titre).

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