Facebook s'est mis en chasse contre les titres qui incitent au clic (clickbait) mais qui ne proposent pas forcément des contenus alléchants une fois l'internaute capté. En août 2016, Facebook s'était déjà attaqué au problème du clickbaiting mais cette fois, la mise à jour du 17 mai 2017 vise les titres incitatifs, parfois appelés "putaclics" dans un jargon moins soutenu...
La première amélioration du News Feed Algorithm mi-2016 visait à réduire le temps d'affichage des contenus qui survendait des informations. L'objectif de Facebook était de limiter le nombre d'affichage dans le journal pour les publications qui avaient tendance à surenchérir sur tout et n'importe quoi pour inciter les usagers à aller lire leur contenu. Cette année, ce sont directement les titres accrocheurs qui sont ciblés car ce phénomène d'appât à clic est devenu un vrai fléau. Ne vous est-il jamais arrivé de cliquer sur un titre incitatif puis de vous rendre compte que le contenu ne correspondait que très peu au titre ? L'envie d'avoir plus de visiteurs (et surtout d'argent quand il s'agit d'un mass media, etc.) pousse à générer des titres putaclics. Peut-être m'est-il même arrivé de le faire sur ce blog, sans forcément chercher à vous nuire, et si tel est le cas, j'en profite pour m'excuser.
Facebook a apporté 3 améliorations au News Feed Algorithm qui vont permettre de réduire l'affichage des publications abusives :
- Meilleure prise en compte de l'anti-clickbait dans plusieurs langues.
- Analyse du taux de clic et du clickbait directement par publication, et pas uniquement au niveau des pages web ou même du domaine comme c'était le cas avant. Ainsi, Facebook peut mieux analyser si telle ou telle publication propose un titre accrocheur à tort ou à raison, plutôt que de se focaliser sur un nom de domaine. Cela apporte de la précision car un même site peut très bien proposer des titres intéressants et d'autres moins bons...
- Analyse du titre en lui-même via 2 facteurs : le titre affiche-t-il l'information principale ou surenchérit-il par rapport à son contenu ?
Facebook a fournit deux exemples de titres qui pourraient être visés par la mise à jour de l'algorithme (et donc se voir moins affichés sur le réseau social). Le premier cas montre un titre qui se termine par des points de suspension sans finir la phrase : "Quand elle a regardé sous ses coussins de salon et vu ce...". Rien de tel pour inciter à cliquer, et se rendre compte que le contenu est d'une pauvreté affligeante. Le second exemple présente un cas de surenchère dans le titre, qui dérange Facebook : "WOW ! Le thé au gingembre est le secret de la jeunesse éternelle. Vous devriez voir ça !".
La firme n'a pas cité les titres sur le modèle "10 bonnes raisons de faire ceci..." qui pullulent sur la Toile (même si c'est nécessaire parfois, on ne voit que ça...) mais une chose est certaine, ce traitement individuel du clickbait risque de faire perdre de l'audience aux sites et publications qui en abusaient. Autre avantage de cette mise à jour, même si nous avons un "accident de parcours" en faisant du clickbaiting volontairement ou non, cela ne va pas forcément pénaliser tout le site, mais uniquement la publication en question.
Rassurez-vous toutefois si vous êtes visés par cette mise à jour, Facebook n'a pas du tout mentionné la France (ni d'autres pays) dans son communiqué, et même si le News Feed Algorithm arrive à gérer plusieurs langues, c'est surtout l'anglais qui risque de subir les sanctions dans un premier temps. Il serait bon de s'habituer à l'anti-clickbait car Facebook ne va pas lâcher le morceau, mais nous avons peut-être encore un peu de temps devant nous...