Google a publié un communiqué le 26 février 2018 sur le blog officiel d'Adwords pour évoquer la problématique des temps de chargement sur mobile. Parallèlement, des benchmarks ont été remis à jour dans une étude de ThinkWithGoogle pour apporter des données chiffres sur la vitesse de chargement idéale souhaitée sur mobile.
Sur le blog d'Adwords, Google a rappelé que 53% des utilisateurs quittent un site mobile qui met plus de 3 secondes à se charger en 4G (contre 5 secondes en 3G), et nombreux sont ceux qui quittent le navire lors d'un tunnel de conversion sur un site e-commerce notamment. Google rappelle qu'après plusieurs études, on peut observer que chaque seconde de perdue peut correspondre à 20% de conversions manquées, ce qui n'est pas négligeable. Pour que les utilisateurs mesurent eux-mêmes les pertes potentielles d'un mauvais temps de chargement sur mobile, Google a mis en place un simulateur d'impact. Parallèlement, Google a publié un long benchmark concurrentiel sur les meilleures expériences utilisateurs parmi les sites les plus importants par domaine, n'hésitez pas à consulter l'étude.
L'étude de ThinkWithGoogle apporte des précisions majeures sur la vitesse de chargement des pages. Déjà, la vitesse moyenne des sites web a baissé de 7 secondes entre 2017 et 2018, ce qui démontre les efforts menés en ce sens. Toutefois, la vitesse moyenne reste à 15 secondes tous types de sites confondus, ce qui est encore bien trop (et bien loin des 3 secondes souhaitées en 4G). Ce n'est pas un hasard si les taux de conversion sont plus faibles sur mobile que sur ordinateur/tablette, car la vitesse joue un rôle majeur sur cet aspect.
D'après les tests effectués par Google, plus de 70% des landing pages mobiles mettent plus de 5 secondes à charger l'écran au-dessus de la ligne de flottaison, et plus de 7 secondes pour être totalement chargées. Et ici, on ne parle que du premier écran visible, donc cela démontre que la page complète mérite des optimisations importantes. Le taux de rebond est fortement affecté par cela comme le démontre la capture suivante issue du travail d'un réseau neuronal de Google (d'une précision de 90%).
Google a également constaté que 79% des pages pèsent plus de 1 Mo, 53% plus de 2 Mo et 23% plus de 4 Mo. C'est bien trop, et ici, on ne parle même pas du nombre de requêtes envoyées au serveur, souvent bien trop nombreuses (des centaines de requêtes). Méfiez-vous donc des apparences ou même de la note du PageSpeed, un site peut être "lent" même avec une bonne note et une sensation de rapidité. Sans vouloir faire de promo car ce n'est pas le but, sachez que j'ai consacré une énorme partie de la 3e édition du livre Technique de référencement web : audit et suivi SEO à l'optimisation de la vitesse de chargement sur mobile (et il reste encore du travail pour une prochaine édition, j'en suis convaincu), car cela me semblait déjà important. Au vu des études de Google, il semblerait que cette partie prenne tout son sens. ;-)
L'étude de ThinkWithGoogle termine avec des métriques intéressantes qui donnent des tendances à suivre. Google préconise donc un temps de chargement par page de moins de 3 secondes (en 4G), un Time To First Byte (TTFB) de moins de 1,3 seconde, moins de 50 requêtes serveurs par page, et idéalement moins de 500 Ko par page. Ce sont des données difficiles voire impossibles à atteindre sur des sites récents et fouillés, mais nous pouvons l'atteindre.
Je vous montre par exemple les données de mon site d'agence Internet-Formation en 4G pour la page la plus lente du site (l'accueil...). Après les optimisations que j'évoque dans mon livre (et il m'en reste à faire encore je pense), je suis passé à 29 requêtes, moins de 3 secondes de chargement complet pour un poids de 800 Ko (dont deux images en 2560x800, une en 2560x1440 et 5 autres petites images). Cela ne veut pas dire que ce que je fais est génial, mais juste que c'est possible avec un peu de temps passé à optimiser les choses. Toutefois, j'admets que les sites basés sur des CMS comme WordPress auront un peu plus de mal à optimiser certains aspects pour des raisons techniques propres à chaque outil.