Les équipes de Twitter Safety (sécurité) travaillent en continu sur des améliorations possibles en matière de protection des utilisateurs. Le cyberharcèlement et les mauvais comportements étant légion sur les réseaux sociaux, il devient de plus en plus important de lutter contre ce fléau qui ruine l'intérêt de ces plates-formes à petit feu. Twitter a donc décidé d'interroger les twittos et a décidé de commencer son nettoyage approfondi par les messages haineux visant directement les groupes religieux ou les notions de religions, aussi largement que ce soit.
Les trolls et autres personnes malencontreuses sont donc prévenues, leurs tweets déstabilisants risquent fortement d'être supprimés en cas de signalement, à partir du moment où ils attaquent directement une religion, une personne évoquant une religion ou une communauté religieuse. La capture suivante montre des exemples de tweets faisant partie de la manoeuvre, et on peut observer que Twitter ratisse large en prenant même en compte les jeux de mots antisémites ou antithéistes notamment. La règle de départ s'arrête à la suppression des tweets mais le réseau social se donne le droit de suspendre un compte qui enfreindrait ces règles régulièrement. Rappelons tout de même qu'il ne s'agit pas d'une suppression automatique, elle ne peut résulter que de signalements d'internautes à ce jour...
La consultation de Twitter a permis à plus de 8000 personnes (de 30 pays différents) de répondre sur leurs inquiétudes. La première remarque consistait à mieux comprendre les sous-entendus et le langage sous-jacent de certains tweets. En effet, le réseau social est relativement doué lorsqu'il s'agit de comprendre des mots haineux clairement identifiés, mais les mots ou expressions avec un sens implicites étaient moins souvent pris en compte dans certaines langues. Twitter s'efforce donc d'aller plus loin dans l'analyse sémantique pour mieux capter les sous-entendus des publications. Par exemple, dans la capture ci-dessous, l'expression "exterminer les rats" est dorénavant bien comprise comme il se doit, et vous imaginez bien qu'il ne s'agit pas là d'une dératisation en bonne et due forme (n'épiloguons pas sur ce grave sujet)...
Un autre problème relevé par les twittos est la nomenclature à appliquer pour citer certains groupes de personnes sans risque d'être pris à partie. En effet, il n'est pas toujours simple de nommer des groupes haineux, ou même des groupes de personnes adorables, sans que d'autres personnes en profitent pour intervenir et nuire à l'ensemble de la communauté. L'objectif est de limiter les attaques contre les communautés marginales tout en permettant d'en discuter sans haine. Vaste mission qu'il semble difficile de résoudre mais qui montre à quel point la moindre allusion à un groupe identifiable peut amener à des messages haineux, que ce soit en termes de religion ou non...
Enfin, la dernière inquiétude porte sur la capacité de Twitter à répondre à la forte proportion de messages négatifs ou déshumanisants qui polluent le réseau social. La firme a décidé de relancer des vagues de formation en interne pour clarifier la stratégie de suppression mais aussi la compréhension des tweets. Cela reste de l'humain, avec ses failles et ses limites, mais les efforts de Twitter sont à minima louables, et au mieux efficaces pour lutter encore davantage contre le fléau des utilisateurs mal intentionnés (pour rester poli...).