Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG de Facebook, a récemment évoqué la situation de son réseau social et tenté de faire taire les fausses rumeurs (hoax) qui pullulent autour de la plateforme. L'affaire Cambridge Analytica a notamment mis en porte-à-faux la situation de Facebook et a clairement nui à son image dans le monde. Tout le monde se demande comment le réseau social gère son modèle économique et surtout la protection des données personnelles.
Le fondateur de Facebook est très clair sur le sujet des données personnelles, allant même jusqu'à affirmer que cela pourrait nuire à l'entreprise :
Nous ne vendons pas de données personnelles, même si de nombreux articles l'affirment. En réalité, vendre les données des utilisateurs aux annonceurs irait à l'encontre de nos intérêts commerciaux, car cela réduirait la valeur intrinsèque de notre service pour ces derniers. Il est donc dans notre intérêt de protéger les données personnelles et d'empêcher qu'elles soient accessibles à d'autres.
Jusqu'à présent, Facebook est gratuit et cela le restera, mais comme l'adage le dit : "si c'est gratuit, c'est vous le produit". C'est un peu le principe de Facebook, son rôle est d'obtenir un maximum d'utilisateurs et de données personnelles. Mais contrairement aux on-dit, les données personnelles ne servent pas à être revendues, mais surtout à créer un système de publicité pertinent et complet. En effet, si vous avez beaucoup de données à croiser, vous pouvez offrir aux annonceurs potentiels de réels moyens de toucher leur cible par la publicité. C'est là tout l'enjeu des réseaux sociaux gratuits, il leur faut obtenir beaucoup de profils pour mieux vendre de la publicité ou des services connexes.
Loin de moi l'envie de défendre cœur et âme Facebook, mais les fausses rumeurs et les trolls contribuent à tuer notre monde chaque jour, et il est parfois nécessaire de remettre les choses à plat. Quand cela sort directement de la bouche de Mark Zuckerberg, les utilisateurs ont perdu confiance et la portée est donc limitée, c'est pourquoi il convient que des spécialistes soient honnêtes également pour défendre ce qui peut encore être défendu. Non, Facebook ne revend pas de données directement, et sur ce point, il faut croire l'entreprise sans même hésiter. Observez les rapports financiers officiels diffusés chaque trimestre, et vous verrez que 99% du CA provient de la publicité sur le réseau social. Cela va donc dans le sens de ce que j'expliquais dans le paragraphe précédent. Alors oui, peut-être qu'il pourrait y avoir de la revente dans le pourcent restant, mais aucun rapport financier n'en fait état depuis des années.
Notons qu'une affaire comme Cambridge Analytica a clairement fait du mal à Facebook (même si économiquement, cela s'est peu ressenti sur l'année 2018), et l'entreprise a bien compris que revendre des données personnelles serait contre-productif à bien des égards. J'ose croire que d'autres réseaux sociaux pensent de la même manière et se posent sérieusement la question des risques de reventes. Certes, rien ne les empêche de le faire en sous-mains, mais avec des Si, on mettrait Paris en bouteille. Jusqu'à présent, rien ne permet de prouver les fausses rumeurs de revente de données personnelles directement par Facebook, même dans l'affaire Cambridge Analytica, alors Mark Zuckerberg a certainement bien fait de le rappeler, même si son impact sera faible désormais...
Dernier point qui joue en faveur de Facebook... Il faut avoir une bonne connaissance du fonctionnement de Facebook et de ses "partenaires" (applications Facebook, etc.) pour comprendre comment un scandale comme Cambridge Analytica a pu se produire. Sans enlever tous les torts à l'entreprise, c'est par le biais d'une application et d'une faille dans le système que les récoltes de données personnelles ont pu avoir lieu dans cette sombre histoire. L'erreur de Facebook est surtout d'avoir permis la récupération de données dans son système d'API, et aussi de n'avoir pas fait de contrôles sérieux des applications créées, mais le gros du problème revient à Cambridge Analytica, soyons honnêtes jusqu'au bout. Pour faire un parallèle plus parlant, c'est un peu comme si toutes les personnes qui copient des CD/DVD illégalement portaient la faute sur le constructeur du graveur... ;-)