Je ne suis pas du genre à rédiger ce type d’articles que je considère parfois comme « racoleur » et je m’en excuse par avance… Il faut dire que les référenceurs ont pris conscience du pouvoir qui était le leur face aux clients et webmasters désemparés et en quête de visibilité. Par conséquent, cet article est à la fois une ode à la lutte contre les thèses si souvent défendues et pourtant démenties ou non prouvées.
Je suis conscient que cet article ne va pas m’aider à me créer de nouveaux amis dans la sphère SEO ou même que certains vont me trouver déplacer. D’une part, je suis loin d’être un génie qui peut se permettre de remettre en cause la communauté des référenceurs et d’autre part il peut aussi m’arriver de proposer des solutions qui sembleraient inadéquates pour certains d’entre vous, je vous demande donc un petit peu de recul par rapport à certains de mes propos car je vais volontairement grossir le trait et basculer dans l’ironie… :D
1. Adwords et le SEA sont la meilleure solution pour se faire connaître
Je commence par cette remarque dont plusieurs clients et prospects m’ont fait part lors de nos échanges. En effet, il faut croire que la mode actuelle pour une partie des agences et spécialistes SEM est d’assurer des résultats en matière de visibilité coûte que coûte en passant par le référencement payant plutôt que par des optimisations « naturelles ».
Il faut tout de suite oublier cette idée que le référencement payant peut suffire pour être bien placé car les conséquences peuvent parfois être fâcheuses. Et encore, je ne parle pas des agences qui soutiennent ce mythe éternel comme quoi acheté des liens sponsorisés impactent également le positionnement naturel…
Moi qui ai travaillé au Cned jadis par exemple, j’ai vécu un peu ce phénomène car le référencement naturel manque de vigueur et c’est la partie Adwords + AdCenter qui rattrape le coup (de fort belle manière je dois bien l’admettre !). Si je me base sur cet exemple et mon expérience, j’ai remarqué que deux problèmes majeurs étaient provoqués quand on basait notre communication uniquement sur des liens sponsorisés (et uniquement Adwords la plupart du temps) :
- Une fois le budget écoulé, il ne nous reste que nos yeux pour pleurer. Par exemple, le Cned dépense son budget sur environ 7-8 mois dans l’année, ce qui signifie une quasi-absence des SERP dans les mois restants (vous allez croire que je n’aime pas le Cned mais c’est faux, loin de là même… :D). Ce phénomène est souvent récurrent, la dépendance implique de toujours payer pour ne jamais disparaître, cela ajoute une belle épée de Damoclès sur les clients…
- L’intérêt du référencement payant dépend du panier moyen obtenu par les sites web intéressés. Si vous vendez des produits « low cost » ou pas cher et que votre panier moyen oscille entre 20€ et 30€ par client, il faut regarder de près le taux de conversion (nombre de visites ou de visiteurs uniques pour réaliser une vente réelle) pour savoir si le coût par clic (CPC) dépensé sur Google Adwords et/ou Bing Adcenter est assez rentable. Prenons un exemple, vous arrivez à vendre pour 20€ toutes les 25 visites (super ratio, c’est rare sur la Toile ! :D) et le CPC moyen d’un mot clé est de 0,80€ dans votre activité, ce qui signifie que 25 clics coûtent 25x0,80 soit 20€, vous ne rentabilisez même pas vos charges… Ce cas de figure est très fréquent et pourtant certains mots clés continuent d’être acheté « à perte » ou vendu par des agences comme LA solution…
2. Travailler son PageRank suffit pour positionner à des pages web
Je sais qu’en attaquant le PageRank (et son camarade le BrowseRank de Bing par la même occasion), mes oreilles vont siffler un moment (paix à mon âme !) car c’est LE critère sur lequel il ne faut jamais rien dire…
En réalité, j’avoue être le premier à défendre l’intérêt de ce facteur historique de Google mais je ne peux pas défendre les référenceurs qui ne pensent qu’à ça. J’ai horreur des discours qui commencent par parler de backlinks avant de parler de contenus. Le référencement est un tout et c’est justement cela qui le rend intéressant, le PageRank n’est qu’un facteur (fluctuant dans l’algorithme) et il ne sert à rien de passer 6 mois de l’année à bosser là-dessus.
Qui plus est, l’arrivée de Google Penguin a rappelé à l’ordre nombre de spécialistes SEO qui avaient la main lourde avec le netlinking. On ne peut donc plus dire que le PageRank suffit ou qu’il faut se focaliser là-dessus pour se positionner, c’est un mensonge qui perdure et que l’on retrouve encore (trop) fréquemment dans les discours des gens qui ne se mettent pas à la page.
P.S. : je n’ai pas dit de ne pas le travailler ou de ne pas chercher à obtenir des liens de qualité, nous le faisons tous, mais arrêtons de mettre ce critère en première ligne et d’aller à la chasse aux liens comme quelques années auparavant, cela a bien changé… :D
3. Le référencement est uniquement une histoire de contenus
Les contenus occupent une place prépondérante en termes de référencement car ce sont eux qui donnent « à manger » aux robots de Google. Ce « mensonge » s’aligne sur le précédent et il est tout aussi faux de dire que les contenus seuls suffisent à se référencer.
En réalité, je pars du principe que le référencement, c’est avant tout de la drague envers les robots d’indexation et les algorithmes de pertinence. Si nous sommes de mauvais dragueurs, nous nous retrouvons plus loin dans la file d’attente, et si nous sommes des Don Juan, nous enchaînons les premières pages voire les podiums dans les SERP.
La drague SEO passe par le case contenu, la case netlinking mais aussi par la case technique, trop souvent oubliée et mise à l’écart par manque de temps, de connaissances ou d’envie. Est-il utile de rappeler que les « robots » sont en fait des codes activés de manière récurrente comme des tâches CRON ? Par conséquent, ils lisent nos codes sources et non nos contenus textuels (mais bien leur équivalent en HTML !), cette nuance est force et permet de confirmer que les contenus ne peuvent pas suffire pour se positionner mais bien l’ensemble des optimisations des codes lus par les moteurs de recherche (dont les contenus) en plus des critères extérieurs (PageSpeed, historique, netlinking…).
4. Etre actif sur les réseaux sociaux améliorent directement le positionnement
Il existe bel et bien des liens de corrélation entre les actions sur les réseaux sociaux et la visibilité des sites web mais rien ne permet d’affirmer à 100% que les médias sociaux impactent directement le positionnement des pages web dans les SERP.
En tant qu’auteur de livres SEO (le prochain arrive bientôt avec Miss SEO Girl en coauteur et maître Andrieu en préface !!! :D) et sur les réseaux sociaux, je ne peux que défendre l’intérêt des stratégies de communication fondées sur ces domaines précis mais je me dois de rétablir une forme de vérité, non ?
L’AuthorShip existe bien et a été confirmé maintes fois mais l’AuthorRank n’a jamais été directement mentionné par Google alors que les spécialistes en parlent depuis 3-4 ans déjà sans arrêt comme un critère important. Pour rappel, j’ai trouvé des brevets (datant du 13 décembre 2013 pour Google) dans lequel nous trouvons les premières mentions d’un « author score » et d’un « author rank » chez Google et Bing, ce qui signifie que le phénomène prend vraiment de l’ampleur mais n’a rien d’officiel encore.
Matt Cutts a parlé quelquefois d’autorité des auteurs mais le fameux critère d’AuthorRank reste encore en suspens officiellement… La thèse d’un positionnement direct obtenu grâce à nos actions sur les réseaux sociaux ne peut donc pas être vérifiée ni affirmée, je la considère donc encore comme un « mensonge » qui demande à être éclairci…
5. Le White Hat SEO est la seule solution plausible pour se référencer sur la durée (petite pensée pour Matt Cutts…)
Je suis un fervent défenseur du White Hat SEO, à savoir du référencement propre, mais la réalité nous rappelle souvent à l’ordre et force est de constater que nous pouvons plutôt nous considérer la plupart du temps comme des Grey Hat SEO (donc pas 100% propres !). Je suis l’un des premiers à défendre ces fondamentaux et je me tire donc un peu une balle dans le pied ici… :D
Globalement, les White Hat SEO sont les personnes qui ne savent même pas qu’elles font du référencement… Par conséquent, dès que nous commençons à optimiser ou à connaître le milieu, nous sommes plutôt des Grey Hat SEO voire pour certains de purs Black Hat SEO…
Par conséquent, les résultats que nous obtenons tous montrent bien que faire du propre, c’est super, mais que parfois, quelques techniques peu approchantes des guidelines de Google et Bing permettent tout de même d’avoir de très bons résultats sur la durée.
Nombre de Black Hat SEO ne veulent pas faire de référencement propre car les résultats sont toujours au rendez-vous (bien que les sanctions tombent plus que par le passé), et même si je ne défends pas les professionnels qui usent de techniques abusives, il faut leur reconnaître que leur positionnement n’est pas toujours affecté et donc que le référencement propre n’est pas l’unique solution pour réussir à se faire voir sur la Toile !
6. Les agences peuvent garantir des résultats en référencement
C’est LE mensonge mythique avec celui totalement dépassé du « nous avons des contacts chez Google » qui permet de rassurer les clients mais qui est totalement dénué de sens. Garantir des résultats de référencement, c’est tout bonnement impossible, et ceci est de plus en plus vrai chaque jour.
Les référenceurs ou spécialistes du webmarketing peuvent conseiller de manière approfondie, donner des astuces et optimiser au maximum les pages web ou sociales mais en aucun cas assurer les résultats, sinon nous serions tous premiers et riches comme Crésus. :D
Conclusion
Désolé si j’ai froissé certaines personnes mais je ressentais le besoin de rétablir la vérité (ou tout du moins ma vérité car elle n’est pas universelle) tant j’en ai assez d’entendre les mêmes discours drainés inlassablement par des pseudos-professionnels. Je rappelle que je suis loin d’être exceptionnel et qu’il s’agit davantage d’un coup de gueule tourné parfois à l’humour plutôt que de la méchanceté gratuite qui ferait de moi un Dieu en SEO (vous aurez compris que j’en suis loin… :D).
Certes, tout n’est pas totalement faux dans certains discours mais évitons de nous avancer dans des thèses alambiquées à des fins commerciales, gardons un semblant d’éthique et de sérieux (moi y compris !) afin de tous progresser dans le bon sens et de proposer les meilleures solutions à nos clients ou prospects…