La certification Google Sites Mobiles a été proposée en anglais début avril 2017, avant d'être rapidement mise en place pour d'autres pays dont la France quelques semaines plus tard. Nous allons voir en trois points pourquoi passer et obtenir cette certification Sites Mobiles peut être un plus pour vous, que vous soyez développeurs web, webdesigners ou intégrateurs, ou même experts en webmarketing.
Tout d'abord, sachez que cette certification est accessible à toutes et tous gratuitement. Elle s'ajoute au programme classique de certifications pour les Google Partners, bien qu'elle ne permette pas d'accéder à une quelconque visibilité sur les sites de Google (contrairement aux vrais partenaires Google qui sont référencés dans un annuaire spécifique). Il s'agit d'un examen unique de 90 minutes pour lequel il faut obtenir un minimum de 80% de bonnes réponses. L'obtention de la certification n'est valable qu'un an et oblige donc à réviser un peu chaque année pour se refaire certifier. En cas d'échec, il faut attendre uniquement une semaine avant de retenter l'examen...
Objectif 1 : réviser ou gagner des compétences, et se rassurer...
Avant que tout le monde me pose la question, sachez que l'examen Google Sites Mobiles est faisable à partir du moment où vous révisez bien la documentation (très simple et rapide à lire pour une fois). Et contrairement à ce que certains disent souvent, il est difficile d'obtenir la certification mobile de Google sans avoir réviser, aussi bon soit-on...
Je reste convaincu que le premier but que vous devez vous fixer est de réviser ou apprendre des choses à propos des supports mobiles. Nous avons beau être plongés dans le monde de la mobilité, parler UX Design ou créer des sites en responsive web design et autres applications mobiles, nous ne savons pas tout et il est toujours bon d'apprendre et de monter en compétence. Pour les meilleurs d'entre vous, passer la certification Google Sites Mobiles sera peut-être une promenade de santé, mais je vous invite à lire entièrement la documentation (cela ne prend que quelques heures) pour vous rendre compte que la mobilité est un vaste sujet. Et dites-vous que cela vous rassurera sur vos compétences, ce qui ne fait jamais de mal. Pour les moins connaisseurs, vous avez tout à y gagner à coup sûr, alors révisez, lisez beaucoup de documentation annexe (blogs externes, articles de Google, livres, etc.) et tentez l'examen.
Pour ma part, je n'ai pas la prétention de dire que je maîtrise le monde des mobiles, mais j'ai quand même de bonnes bases théoriques et techniques à ce propos. Malgré cela, j'ai encore acquis des connaissances en lisant la documentation, en mettant en application certains conseils prodigués, et bien sûr en lisant beaucoup d'articles à ce sujet. J'espère donc que passer cet examen pourra vous donner le même sentiment de satisfaction.
Objectif 2 : maîtriser les spécificités mobiles et se spécialiser
Comme je l'ai dit, passer la certification Google Sites Mobiles impose de bien connaître les spécificités des mobiles. Contrairement aux autres certifications de Google comme le GAIQ (Google Analytics) ou la certification Google Adwords, cette nouvelle formule est moins théorique, il faut donc avoir quelques compétences techniques pour bien assimiler tous les tenants et aboutissants du sujet.
Par conséquent, vous allez être forcés de maîtriser certaines spécificités pour répondre aux questions les plus techniques. Et autant le dire, toutes les réponses ne sont pas fournies noir sur blanc dans la documentation. J'avoue avoir aimé le fait que cette certification soit plus technique car cela justifie davantage le "diplôme" obtenu, et surtout la différence qui pourrait exister entre vous et ceux qui ont échoué ou qui n'ont pas osé la passer. Vous pourrez vraiment considérer être spécialiste mobile après avoir bien révisé et obtenu l'examen.
À titre d'exemple, Google insiste sur les optimisations de la vitesse des pages web mobiles mais aussi sur des projets comme Accelerated Mobile Pages (AMP) ou les Progressive Web Apps (PWA). Il convient de bien maîtriser ces sujets parfois techniques pour répondre aux questions posées. On vous demandera par exemple ce qu'est le CSSOM et son champ d'application, ce qu'est un service worker et dans quel cadre l'utiliser ou encore de savoir comment tester des sites sur des connexions lentes avec des outils internes ou externes. C'est très enrichissant mais pour les moins techniciens, cela peut paraître complexe au premier abord.
Retenez donc qu'en révisant bien (et donc en progressant), vous allez nécessairement apprendre à maîtriser des spécificités propres aux mobiles et devenir peu-à-peu des experts dans ce domaine. Certes, il ne faut pas s'arrêter après avoir obtenu la certification Sites Mobiles et croire que tout est acquis, mais ce sera déjà un premier cap de passé. Pensez aussi que vous devriez donc être plus bankable sur le marché de l'emploi vous aussi... ;-)
Je peux vraiment vous promettre que depuis mes premières révisions, j'ai vraiment acquis des compétences et je me sens bien meilleur pour aborder ce sujet. Je n'aurais même plus de remords à me considérer comme un spécialiste mobile tant j'ai pratiqué certaines informations apprises lors de mes révisions. Cela m'a permis d'accélérer plusieurs de mes sites et de créer des scripts pour booster les performances de mes codes HTML, CSS et Javascript par exemple.
N.B. : j'évoquerai plusieurs de ces techniques avancées dans la réédition du livre Techniques de référencement web : audit et suivi SEO que je coécrit avec Alexandra Martin aux éditions Eyrolles. Il est en court de rédaction et devrait sortir début 2018 si tout se passe comme prévu. ;-)
Objectif 3 : se préparer à l'index Mobile First et au futur du SEO...
Le mobile est le support le plus utilisé pour effectuer des recherches dans le monde, et Google s'appuie donc sur cette statistique qui ne cesse d'évoluer pour mettre l'accent sur le mobile. D'ailleurs, la mise en place de la certification Google Sites Mobile n'est pas étrangère à tout cela, elle va permettre d'assurer la transition vers ce que souhaite Google, à savoir des sites mobiles optimisés, ergonomiques et efficaces.
Pour répondre à ces usages grandissants, Google a donc décidé de créer un index de sites web spécifique aux mobiles. Appelé Mobile First, il devrait voir le jour en 2018 et révolutionner en partie le monde du référencement naturel (SEO). En effet, Google prévoit notamment de prendre en compte les critères de vitesse mobile (PageSpeed ou non) pour classer les pages web dans les résultats de Google mobile. Par conséquent, nos sites actuels, même en responsive web design, risquent de devoir faire peau neuve pour suivre toutes les recommandations souhaitées. Il faudra aller bien plus loin que du simple mobile friendly, on pourra presque parler de "mobile lovely" à ce rythme...
Avec la certification Google Sites Mobiles, vous devriez acquérir toutes les compétences et connaître tous les bons outils pour pouvoir mieux répondre aux critères de ranking spécifiques aux mobiles. La documentation vous apprendra aussi à étudier des alternatives aux sites en responsive mais aussi à être meilleur en UX Design notamment. C'est donc avec cette vision d'avenir qu'il faut envisager le passage de l'examen, mais ce n'est que mon humble avis... ^^
Exemple d'optimisation avec le chargement du DOM
Il est conseillé d'avoir un DOM (architecture d'un document HTML) chargé en moins d'une seconde en connexion 3G. Ainsi, les contenus sont chargés et affichés rapidement aux utilisateurs, puis le reste se charge tranquillement en arrière-plan (scripts, etc.). Sur ce blog par exemple (je suis en train de travailler à l'optimisation de ce critère sur des sites WordPress), le DOM met en moyenne 7 secondes à se charger (hors mise en cache) pour 13 secondes au final en connexion 3G (page d'accueil). Vous allez me dire que c'est énorme, mais vous pourrez faire le test sur votre site, et les chiffres risquent de vous faire peur. Alors comme je suis un peu moqueur, je suis allé tester des sites mondialement connus, et je vous livre les chiffres :
- Page d'accueil du site d'Apple. DOM chargé en moyenne en 8 secondes pour un chargement total de plus d'une minute...
- Page d'accueil du site de Samsung France avec un DOM chargé en moyenne en 8,4 secondes pour un chargement total de 32 secondes en moyenne.
- Allocine.fr a un DOM qui se charge en 8 secondes et un chargement total d'une vingtaine de secondes.
- Site du journal Le Monde avec un DOM chargé en moins de 5 secondes (très bien déjà vu la masse d'informations) pour un chargement total de plus de 45 secondes en 3G.
- Site des Pages Jaunes. DOM chargé en 4 secondes en moyenne et site complet en moins de 10 secondes sur mobile en 3G. Très bien !
- Jeuxvideo.com a la palme avec un DOM chargé en 2,5 secondes en moyenne et un total de 12 secondes.
Si vous regardez ces chiffres, on se rend compte qu'aucun de ces sites ne répond aux recommandations souhaitées par Google, tout simplement parce qu'il est très compliqué de passer sous la barre de la seconde. Tellement de scripts Javascript ou de technologies "à la mode" sont utilisées mais peu optimisées qu'on se voit vite contraint de tout retravailler pour booster vraiment la vitesse de chargement des pages...
Pour conclure, voici le diplôme que vous obtiendrez en fin d'examen, avec la date de péremption pour toujours se souvenir que cela ne dure qu'un an... :-)